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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 14:30

 

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Le texte lu le 10 juin 2013 au tribunal de Commerce

Au nom des salariés de Virgin : Si je devais résumer d’un mot le sentiment des salariés aujourd’hui, alors que va se régler ici le sort de l’enseigne Virgin, c’est « dégout » que je retiendrai. L’annonce de la mise en redressement a été terrible, l’espoir a été immense, et le résultat est pitoyable. Cinq mois d’études et de palabres ne conduiront qu’à deux choses : faire disparaitre l’enseigne « Virgin » qui jusqu’à ces dernières semaines étaient l’une des préférées des Français et, plus grave, mettre sur le carreau plusieurs centaines de salariés.

Pour autant, pendant ces longues semaines, les salariés ont tout fait, de manière militante mais responsable et digne, pour sauver leurs emplois ET leurs magasins. Ils l’ont fait avec tout leur cœur, sans moyens bien souvent, et c’est encore plus regrettable, sans jamais sentir un soutien franc de leur direction qui a œuvré de son côté, parfois même de manière inconséquente –et c’est un euphémisme-, l’organisation des soldes il y a quelques jours n’en est qu’un triste exemple.Aujourd’hui, nous devons livrer un avis sur deux projets qui se proposent de ne reprendre qu’une infime partie du personnel.

Concernant Cultura : Autant être clair, c’est le projet qui a recueilli le plus d’avis défavorables parmi les élus du Comité d’Entreprise. Cette entreprise, qui a une activité proche de la nôtre, s’est intéressé pendant de longues semaines, et dès la première phase de la data room, à une éventuelle reprise de plusieurs magasins. De ce bouquet de magasins, il n’en subsiste plus qu’un : Avignon, après l’abandon annoncé mercredi du projet de reprise de l’établissement de Marseille. Depuis la dernière audience du Tribunal, pour Avignon, aucune amélioration sensible n’a été apportée à notre sens au projet initial, si ce n’est la suppression de la demande inique de licencier avant toute reprise les salariés en congé maternité, longue maladie et accidentés du travail. Seuls 17 salariés seraient repris, soit seulement deux-tiers de l’effectif, alors qu’il aurait certainement été judicieux de proposer de former les autres employés aux nouvelles activités générées par le repreneur plutôt que de recruter un effectif complémentaire en externe. Plus consternant pour les salariés : les raisons invoquant l’abandon du projet de reprise du magasin de Marseille. Ainsi Cultura le justifie par « l’opposition manifestée tant par les organisations syndicales que par les représentants des salariés du magasin (…) contre son projet ». Je voudrais simplement rappeler la position des organisations et des salariés que nous représentons qui a été la nôtre lors de la dernière audience : comme toutes les parties ici, nous avons demandé une amélioration substantielle des conditions de reprise et aucune hostilité n’a été opposée pour aucun des projets présentés.

Concernant Vivarte : Force est de constater que le dossier a été amélioré depuis la dernière fois. 40 transferts de contrats sont maintenant proposés, pour des hôtesses et hôtes de caisse sur les neuf sites repris. On note également une proposition d’abondement pour le PSE indépendamment du nombre de salariés repris. Cette offre est appréciable mais relativement faible au regard des moyens du groupe. Par ailleurs, nous nous interrogeons sur le bien fondé de certaines intentions de Vivarte, au regard de certaines déclarations recueillies dans la presse. Ainsi, cette interview de Monsieur Salerno, propriétaire du magasin de Montpellier. "Nous signerons officiellement le bail dans les prochains jours", déclarait jeudi ce dernier au Midi Libre. Qui se félicite, dans la foulée, de l’un des points les plus cruciaux du feuilleton Virgin, parce qu’il touche à l’humain : les emplois. "Notre accord prévoit que Vivarte reprenne 17 personnes travaillant chez Virgin. Ce qui permet de donner à ce dossier sensible une issue favorable en matière de sauvegarde des emplois", ajoute-t-il. Or, dans le dossier qui nous a été remis, il est bien clair que ce n’est qu’une personne qui serait véritablement reprise à Montpellier par Vivarte. Enfin, et pour conclure, nous rejoignons Maitre Philippot dans son analyse : Aussi louables soient ses intentions, le groupe Vivarte ne fait en l’espèce aucune offre de reprise de Virgin, son activité étant radicalement différente, il s’agit d’une cession d’actifs qui ne porte pas son nom. De fait, une majorité d’élus ont rendu un avis défavorable au projet, qui aurait certainement bénéficié d’une plus grande adhésion s’il y avait eu en parallèle un véritable projet d’une enseigne culturelle.

Il ne reste plus aux salariés que de continuer à se battre dans les quelques jours qui viennent pour améliorer sensiblement les conditions financières de leur PSE.

 

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